lundi 9 janvier 2012

Une expo et du thé, quoi d'autre ?

Dimanche dernier, ma journée fut agréablement bien occupée.

J'ai, notamment, visité "L'Etoffe du Temps", à l'Institut Culturel Bernard Magrez (jusqu'au 15 janvier). Dans un modeste château du XVIIIe siècle, cette exposition nous propose une réflexion sur le thème du Temps dans l’art contemporain. Que ce soit le temps quantifiable, objectif, simple mesure physique, vision intellectuelle et scientifique, le temps pensé, ou le temps interne, intuitif, ressenti personnel et subjectif, le temps de la mémoire et du vécu, le rapport au temps m'a toujours intrigué. Particulièrement intéressé par la philosophie chinoise mais encore fortement influencé par le mode de pensée occidental, je m'interroge :  de quoi le présent, "ici et maintenant", est-il fait ? Cette visite ne m'a pas apporté de réponse, seulement quelques bribes, quelques éléments supplémentaires de réflexion, des questions qui s'ajoutent aux miennes... La question du Temps est aussi bien individuelle qu'universelle, elle traverse les époques sans prendre une ride, la preuve dans cette expo !

Quelques œuvres retenues :

"L'ombre blanche", Huang Yong Ping

Dès l'entrée, "l'ombre blanche", oeuvre de Huang Yong Ping, nous invite à laisser tomber, comme une vieille pelisse, nos préjugés, nos idées toutes faites, ce que nous prenons pour connaissance, afin de nous préparer à muer, à nous métamorphoser tel Bouddha (éléphant blanc). Connaissances, croyances, tout cela ne serait-il pas qu'illusion ?

Pour moi qui apprécie la peinture chinoise, cette imposante photo "Fullmoon@Huangshan", de Darren Almond ne pouvait que retenir mon attention (Huang Shan, province de l'Anhui en Chine, est une montagne également réputée pour son thé). Dans son clair-obscur, la lumière de la lune sublime la montagne... Magnifique !

Puis, in "Temperundum Continuo" (de Luca Pancrazzi), il semblerait que le temps se soit finalement figé derrière les morceaux de glace de notre esprit... Si ,comme pour le lapin blanc de "Alice au pays des merveilles", c'est à l'heure du thé, ça me convient très bien !

Mircea Cantor nous présente une version du jardin zen dans sa vidéo "Tracking Happiness" (dont vous apercevrez quelques extraits en suivant ce lien). Dans cette ronde chorégraphiée, ce "balai", chaque femme efface le pas, la trace dans le sable du temps, de la femme qui la précède. Blanc, épuré, on peut facilement se laisser captiver par cette danse de l'impermanence.

"Quatre Femmes sur socle", Alberto Giacometti

Ah ! Giacometti, l'un de mes sculpteurs préférés... "Quatre Femmes sur socle".

"Cocon du vide", Chen Zhen

Quant au "Cocon du vide" de Chen Zhen, il nous fait pénétrer l'intimité des philosophies et religions asiatiques (notion de Vide, Yin et Yang, chapelets bouddhistes), tout un mode de pensée confronté à la pensée mathématique du temps (boulier). Il nous replace, petites choses insignifiantes, vies éphémères, au sein d'un ensemble plus grand, le Tout. "L’individualisme et tous les signes de particularisme n’ont donc aucun sens s’ils sont exclus d’une vision universelle."

Puis rapide visite de la partie galerie, quelques photos intéressantes...

S'en est suivie une discussion passionnée, non pas vraiment sur le temps, mais plutôt sur l'art, et notamment sur l'art moderne... 

Evidemment, après avoir bavardé pendant des heures, j'avais très soif. Il était plus que temps de déguster le Mi Lan Xiang envoyé par mon ami Georges. Car le temps, c'est aussi celui que l'on prend vit dans "l'art du thé", présent à chaque moment, conscient de chaque geste...

(dégustation dans le prochain billet, je préfère découper, sinon ça fait trop long !)

Gauthier
Le singe théophile

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